Tout est entrelacé

A&A, c'est...

Un amour né sur fond de saveurs italiennes à la mode américaine. 

Un lieu, un moulin à eau qui fut en son temps un moulin à blé, choisi pour sublimer leur amour... 

Sans oublier qu'elle lui a donné du grain à moudre à leurs débuts.  

Son parcours professionnel, à elle, qui sans le vouloir peut-être, nous ramène au secteur alimentaire.  

Plus spirituel, le blé. Un grain de blé est symbole de transformation, de force et de croissance affrontant au gré des saisons, chacun des défis que le ciel lui envoie, puisant sa force dans les généreux rayons du soleil. 

Le blé incarne le mystère de la vie renouvelée et le pain en est son prolongement et de fait nait de l’association des quatre éléments, la terre (le blé), l’eau qui sert à sa constitution, l’air par la fermentation et le feu pour sa cuisson. Il est un symbole fort de la religion chrétienne et parmi ces symboles le partage du pain avec toute la communauté, faisant de tous une seule et même unité. Et que ce soit lui ou elle, la religion garde une place importante dans leurs vies.

 

Elle est martiniquaise, il est camerounais... quel que soit le lieu où l’on naisse, quelles que soient nos origines, deux cœurs, deux âmes qui sont unis par le destin de la vie finissent toujours par se trouver. 

Ainsi tout est entrelacé et pour symboliser cet enchevêtrement en ce jour de mariage, je leur ai proposé de faire confectionner un pain. Mais pas n’importe quel pain ! 

Un pain au beurre martiniquais. Un pain tressé qui représente également l’union de leurs deux familles. Un pain servi à l’occasion d’événements importants de la vie familiale en Martinique.

Un pain partagé au cours de la cérémonie avec leurs Co-pains et leurs familles, en signe de communion.

Dans les premières lignes de cet article, je vous disais qu'elle lui avait donné du grain à moudre.

Oui, il faut le savoir, Monsieur a du faire preuve de beaucoup de patience avant de recevoir un premier baiser de sa belle... car pour elle, il y avait beaucoup d'obstacles à leur relation... leurs terrains de prédilection, son stage à l'étranger, cette armure qu'elle s'est forgée pour ne pas céder au premier venu... Lui pensait conclure dès leur premier rendez-vous au bowling et l'impressionner d'un strike. Ce ne fut pas le cas... il a dû abattre beaucoup de quilles avant de la conquérir... des ballades, des pique-niques, des sorties à la piscine...

Des quilles qu'ils ont éliminées une à une, à mon invitation, en début de cérémonie, alors que je racontais leurs débuts, pour au final livrer au grand jour ces deux quilles à leurs prénoms, signifiant que leur histoire pouvait commencer.

Un petit côté fun pour deux tourtereaux qui jamais ne s'ennuient ensemble et ont le rire facile.

"Ton pied, mon pied" est une expression africaine qui signifie "on va ensemble" "je te suis", aussi utilisé pour dire "on est collé".

 

Sauter par-dessus le balai est une manière imagée de passer le seuil du pays du mariage. Dans un premier temps, il permet de balayer le passé, les mauvaises influences, les vestiges du célibat. 

C’est une façon de chasser les nuages pour offrir aux mariés un ciel d’un bleu limpide, fait d’espoir et d’objectif à poursuivre, pour laisser entrer le meilleur car entrer dans le mariage, c’est avoir foi en l’autre mais aussi en soi, avoir foi dans une vie de partage à deux et accéder à la complétude. 

 

Nos deux mariés avaient fabriqué eux-mêmes leur balai en y ajoutant de nombreuses branches de lavande, dont la fleur est associée à la sérénité. C'est donc serein qu'ils ont fait la démonstration de cette fameuse expression qui dans la région du Cameroun dont est originaire le marié se dit : "Me Na You" et d'un seul et même pied ont passé ce seuil du mariage. 

 

Et voilà comment deux cultures alliées à une belle histoire d'amour ont donné vie à une cérémonie pleine de rires, d'émotions et de moments profonds, faisant sens à la fois pour les mariés, mais aussi pour les invités.